Accueil > On en parle > Disparition de Gabriel Yacoub (1952-2025)

Disparition de Gabriel Yacoub (1952-2025)

mercredi 29 janvier 2025

Hommage à Gabriel Yacoub, grande figure des musiques traditionnelles qui s’est éteint en ce début d’année.

Il est des personnes que l’on croit éternelles. Parce qu’elles nous accompagnent dans nos vies, parce qu’elles sont là depuis longtemps et qu’elles nous inspirent. À n’en pas douter, Gabriel Yacoub peut être compté au nombre de ces personnes, pour toutes celles et ceux qui s’intéressent aux musiques traditionnelles ou qui leur ont prêté une oreille, à un moment ou l’autre de leur vie.

Dès la fin des années 1960, il est présent dans tous les lieux incontournables de Paris où s’invente le mouvement folk : dans les Hootenannies du Centre américain, initiés par Lionel Rocheman, dans les débuts du Folk-Club Le Bourdon avec Catherine Perrier, John Wright, Jean-François Dutertre, Phil Fromont… Dans ce milieu, certains prennent la lumière plus facilement que d’autres. Et Gabriel Yacoub l’attire. Ce qui l’intéresse, c’est de faire entendre les répertoires traditionnels avec des couleurs d’aujourd’hui. Musicien pour Alan Stivell au début des années 1970 (il est présent avec lui sur la scène de l’Olympia en 1972), il suit ensuite son propre chemin avec Pierre de Grenoble puis avec le groupe emblématique qu’a constitué Malicorne.

Au fil des années et des albums, Malicorne devient une des figures de proue de la musique folk en France. La voix et le timbre de Gabriel Yacoub lui doivent beaucoup. Les arrangements aussi : novateurs pour l’époque, ils laissent une large place aux harmonies vocales et à des constructions instrumentales élaborées, constituées comme autant de tableaux au service du récit des chansons. Le groupe Malicorne, par le succès public qu’il a rencontré, a apporté énormément à la connaissance des répertoires traditionnels en France.

Même quand, sous son nom, il développe une carrière dans la chanson française à partir des années 1990, Gabriel Yacoub n’en oublie pas la poésie intemporelle des chansons traditionnelles. Sa musique en reste imprégnée et certains thèmes traditionnels s’invitent même dans ses paroles (comme dans la magnifique chanson Nos rêves à demi qui incorpore plusieurs vers de la chanson La flamande).

Un grand Monsieur s’en est allé…

Alors je me souviens les choses les plus simples

Les choses qu’on a dit ne jamais oublier

Les choses les plus simples

Jamais oubliées.

(Les choses les plus simples, Gabriel Yacoub, 1990)

Documents joints