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La chanson traditionnelle en Cotentin

lundi 27 juin 2016

Les contextes du chant

Dans une société qui, jusqu’au milieu du 20e siècle ne disposait pas de la radio et, moins encore, de la télévision, la chanson était inscrite dans le quotidien : en trayant les vaches, avec les parents ou les grands-parents... Elle rythmait aussi les fêtes de famille associées au calendrier de la vie : baptêmes, communions, mariages, en particulier au moment du repas !


Autre grande occasion, les repas du soir après les les battages (couramment appelés « batteries ») : le battage du blé, qui voit la batteuse mécanique se déplacer de ferme en ferme entre la fin août et la mi-septembre pour des campagnes qui durent souvent de deux à trois semaines , et les batteries de sarrasin, réalisées principalement au fléau, dans la deuxième partie du mois de septembre. En différents endroits du Cotentin (Quettetot, Colomby…), le battage des dernières gerbes donnait lieu à des cris lancés au rythme des fléaux pour signifier aux gens des environs la fin prochaine de la corvée.

Les chansons traditionnelles recueillies en Cotentin

Certaines chansons ont été recueillies plus fréquement en Cotentin qu’ailleurs en Normandie : Je me suis engagé pour l’amour d’une brune (ou d’une blonde), Virginie (ou Eugénie) la larme aux yeux, Quand nous fîmes connaissance ma Louise et puis moi...
ou encore les thèmes de La barbière, La feuille à l’envers, Le cordonnier et la jeune qui a trop dansé, ainsi que des histoires relativement rares comme la mort du Maréchal Biron.

En dépit de mentions de rondes chantées encore en usage au début du 20e siècle dans les faubourgs de Cherbourg, aucun témoin ne nous a évoqué la pratique de la réponse sur les couplets dans le chant. En cela, le Cotentin s’apparente à la façon de chanter dans la majeure partie de la Normandie, seul le Pays de Caux ayant conservé cet usage de la réponse, en lien avec la pratique des rondes chantées qui s’y est maintenue beaucoup plus tardivement.

La langue de ces chansons est le français pour leur très grande majorité, avec parfois des prononciations ou des tournures locales, par exemple pour la chanson Madame m’envoie au marché

Les chansons "régionalistes" en langue normande

Plus qu’ailleurs en Normandie, le Cotentin a cultivé toute une veine de chansons régionales en langue normande, portée par des auteurs tels que :

  • Alfred Rossel (1841-1926), compositeur, entre autres, de la chanson Sus la mé, souvent considérée comme l’hymne du Cotentin.
  • Alfred Noël (1883-1918) qui publie des chansons sur le pays de Valognes
  • Louis Beuve (1869-1949) qui s’inspire de son Coutançais natal...

Aujourd’hui, des groupes et associations, comme Magène, composent également en langue normande ou mettent en musique des oeuvres d’auteurs contemporains (par exemple les poèmes d’Albert Lohier, dit Côtis-Capel).

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